Lorsqu’elles font l’acquisition d’un dépoussiéreur dernier cri, bon nombre d’entreprises commettent une erreur fatale. Généralement par manque d’information, parfois par négligence : elles lésinent sur l’entretien. Croyant ainsi sauver quelques dollars, ces entreprises s’engagent pourtant dans une voie aussi coûteuse que dangereuse – nos experts pourraient vous raconter plusieurs histoires d’horreur! Explorons les différents problèmes pouvant survenir dans un dépoussiéreur mal entretenu.

L’humidité dans le système

Ennemi numéro 1 du dépoussiéreur, l’humidité peut faire des ravages si l’on ne met pas en œuvre les moyens de prévention recommandés.

Dans le système de décolmatage

L’installation d’un sécheur d'air à dessiccant, par exemple, est parfois considérée comme superflue par les entreprises acquérant un dépoussiéreur. Bien que les normes n’exigent pas l’ajout de cette composante, elle joue un rôle important dans la prévention de dommages.

Placé entre le compresseur et la nourrice, cet appareil permet de retirer l’excédent d’humidité présent dans l’air ambiant. En l’absence d’un sécheur d’air lors du décolmatage, la haute vélocité de l’air comprimé provoque une baisse de température entraînant un changement de phase immédiat de l’humidité.

Résultat : ce n’est plus de l’air qui traverse les filtres, mais de l’eau! Certaines poussières ont alors tendance à s’agglomérer sur les filtres. Celles-ci forment une espèce de colle indélogeable par le système de décolmatage pouvant éventuellement occulter prématurément les filtres.

À l’entrée d’air vicié

Dirty-Air Inlet

L’air comprend naturellement un certain taux d’humidité qui se trouve souvent augmenté à l’intérieur d’une usine, surtout lorsque des séchoirs rotatifs ou des fours font partie de la chaîne de production. Cette humidité, à l’état gazeux, est gérable à l’intérieur du dépoussiéreur, à condition que la température ne descende pas sous le point de rosée. À ce moment, les parois métalliques intérieures, plus froides que le flux d’air, engendreront un effet de condensation qui mènera éventuellement à la formation de rouille. Cette dernière compromettra la longévité du dépoussiéreur.

L’une des solutions envisageables dans cette situation est d’isoler thermiquement le dépoussiéreur. Il sera alors possible de maintenir la température à un degré suffisant pour éviter la condensation. Dépendamment de la source du problème, l’ajout d’un serpentin chauffant électriquement les parois du dépoussiéreur peut aussi être considéré.

Si le problème n’avait pas été détecté lors de la conception ou de l’installation du dépoussiéreur, ou si les conditions ont changé depuis, un entretien préventif régulier permettra aux spécialistes de reconnaître les signes avant-coureurs et de proposer une solution adaptée.

La pression de l’air dans la nourrice

La pression de l’air dans la nourrice

Les médias filtrants peuvent également être endommagés par un débit d’air trop important. Règle générale, la pression de l’air dans la nourrice devrait se situer entre 550kPa et 700kPa. Ce réservoir d’air sert à nettoyer les médias filtrants pour éviter l’accumulation excessive de poussière. Certains croient donc qu’augmenter la pression de l’air permettra de mieux nettoyer les filtres, et donc d’augmenter leur durée de vie. C’est pourtant tout le contraire!

Une trop forte pression peut déloger le gâteau de poussière protégeant le système. Plus vulnérables, les médias filtrants se détériorent alors rapidement. Les fibres des filtres peuvent également être endommagées par la pression excessive, créant ainsi des fuites de poussière. Celles-ci contaminent le flux d’air propre à la sortie du dépoussiéreur, ce qui est particulièrement inquiétant s’il y a une recirculation de l’air dans les installations.

La pression excessive d’air comprimé peut également entraîner une rupture des valves diaphragmes. Composées d’un matériau souple, ces dernières peuvent se fendre et provoquer une fuite d’air. L’apport d’air insuffisant acheminé aux tubes d’injections a aussi pour effet de réduire l’efficacité du décolmatage des rangées de filtres.

Par conséquent, la restriction de l’air traversant des filtres mal nettoyés génère une hausse de la pression différentielle affectant l’efficacité générale du dépoussiéreur. À plus long terme, si les diaphragmes endommagés ne sont pas remplacés, un colmatage prématuré des rangées de filtres pourrait survenir et ceux-ci devront être remplacés.

S’il y a une fuite d’air ou si la pression est augmentée dans la nourrice, le compresseur doit travailler plus que nécessaire pour compenser, le moteur du ventilateur force davantage et la consommation énergétique du système augmente.

La vibration excessive du ventilateur

La vibration excessive du ventilateur

Une déchirure des filtres entraîne des dépenses imprévues, mais c’est lorsque l’effet domino atteint le ventilateur que les dégâts deviennent majeurs – et très coûteux. La fuite de poussière achemine les particules vers les pales du ventilateur. Si les particules sont hydrophiles et qu’il y a présence d’humidité dans le flux d’air – ce qui est fréquemment le cas – la poussière risque de se coller aux pales1, créant ainsi une vibration anormale (imaginez les soubresauts d’une laveuse dans laquelle le linge est mal placé). À long terme, cette vibration endommage l’ensemble du ventilateur, à commencer par les palles qui frottent sur les parois intérieures2. Si la situation n’est pas corrigée, l’arbre3 et les roulements à billes écopent ensuite. Les réparations pourraient ainsi atteindre un montant important qui aurait facilement pu être évité grâce à une inspection de routine ou à l’installation d’un détecteur de sac percé.

Ce scénario peut toutefois tourner à la catastrophe si le ventilateur en question n’est pas conforme à la norme AMCA “C“. Cette dernière prévoit l’installation de disques d’aluminium entre les pales du ventilateur et la paroi interne afin de se prémunir contre la création d'étincelle due au frottement des pales. Ajoutez à cette situation des particules de poussière combustibles et vous obtenez toutes les conditions nécessaires à une déflagration.

La présence de débris

La présence de débris

Un autre cas beaucoup plus fréquent qu’on ne pourrait le penser est l’accumulation de débris dans le dépoussiéreur. Accidentellement, vis, boulons et mèches de perceuses peuvent être aspirés. Certains traitent toutefois leur dépoussiéreur comme une poubelle (nos spécialistes y ont même déjà retrouvé des 2x4!) Qu’elle soit accidentelle ou délibérée, la présence de débris dans le dépoussiéreur engendre des conséquences désastreuses. Les pièces métalliques peuvent percer les sacs et les filtres, ou créer des étincelles si elles frottent sur les parois d’acier. Les déchets plus volumineux bloquent les volets anti-refoulement qui préviennent le retour de flammes dans l’usine en cas d’explosion.

S’ils cheminent davantage à travers le système, les débris peuvent terminer leur course dans la vanne rotative de la trémie et peuvent la bloquer ou l’endommager. Dans cette situation, la zone séparant l’air entre la trémie et le baril n’est plus étanche. Imaginons alors qu’un boulon propulsé dans les conduits à haute vitesse génère des étincelles, créant ainsi une déflagration. L’intérieur du dépoussiéreur s’embrasera et une réaction en chaîne s’ensuivra. La poussière accumulée dans le baril nourrira les flammes, aggravant ainsi l’ampleur du sinistre puisqu’une vanne rotative endommagée compromet l’étanchéité des deux sections. Même sans débris, l’intégrité de la vanne peut être compromise par l’usure normale du caoutchouc à l’extrémité les pales.

L’accumulation excessive de poussière

Au fil des jours, votre dépoussiéreur rejette dans des barils (ou autre réceptacle) un certain volume de poussière. Ces barils doivent évidemment être vidés après un certain temps, sans quoi la poussière pourrait remonter dans la trémie, bloquer la vanne rotative et même créer un bouchon au niveau des filtres. En plus de compromettre le fonctionnement du système, cette accumulation présente des risques de contamination ou d’explosion sérieux selon la nature des poussières. Malgré sa bonne volonté, votre équipe peut être trompée par une sonde défectueuse ou incapable de mesurer la présence de poussière trop fine. Votre routine d’entretien quotidienne devrait donc comprendre la vérification de cette sonde pour confirmer qu’elle détecte le volume réel.

Toutes ces dégradations peuvent heureusement être réglées si un technicien les repère à temps. La majorité d’entre elles sont décelables grâce à certains signes avant-coureurs qu’un œil expérimenté sait reconnaître. Prolongez la durée de vie de votre dépoussiéreur en faisant appel à nos spécialistes de l’entretien préventif.

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