En matière de prévention contre les incendies, la National Fire Protection Association américaine fait loi… ou du moins, les recommandations qu’elle publie ont tendance à faire leur chemin jusque dans les normes industrielles.

Cette année, c’est aux métaux combustibles que la NFPA s’est attaquée en révisant son standard 484. À l’intérieur des 158 pages de ce document se cachent de judicieux conseils. Notre préféré : toujours faire confiance à un expert en dépoussiérage pour valider la sécurité de vos installations!

Nous avons donc décidé de mettre cette recommandation en pratique dès maintenant en analysant, pour vous, les nouveautés introduites dans cette édition.

Le dépoussiérage à l’honneur

Dans cette nouvelle édition du standard 484, la NFPA passe un message très clair : lorsque des métaux combustibles sont en jeu, la gestion des particules ne doit absolument pas être laissée au hasard. Si le secteur industriel a pu apprendre une chose de la débâcle d’Hoeganaes Corporation en 2011, c’est qu’un nuage de poussière n’est jamais de bon augure.

Le chapitre 11, concernant le dépoussiérage, a donc fait l’objet d’une large réécriture et bonification.

Voici les modifications les plus notables.

  • La NFPA recommande désormais officiellement qu’un expert soit responsable du design et de l’installation de tout équipement visant la gestion des particules solides combustibles. Contrairement aux distributeurs, un spécialiste peut évaluer l’ensemble des installations et fournir des solutions intégrées adaptées à la situation. (NFPA 484: 11.2.3.2)
  • Beaucoup d’importance est accordée à la mise à la terre des équipements, laissant présager que les normes deviendront encore plus sévères. Afin d’éviter les décharges électrostatiques, il est recommandé d’inspecter et de documenter annuellement le système pour vérifier qu’il n’y a aucune discontinuité dans les mesures de mise à la terre. (NFPA 484: 11.2.4.2.2.3)
  • En plus des valeurs minimales et maximales évaluant le degré d’explosivité des métaux, la plaque signalétique apposée sur le dépoussiéreur devra spécifier le type de média filtrant utilisé. La NFPA 484 vise ainsi à éliminer les erreurs d’entretien liées aux mouvements de la main-d’œuvre et au transfert de connaissances. (NFPA 484: 11.2.3.7.1 (4))
  • Alors que les cabines de contrôle et les tables aspirantes non reliées à un système centralisé étaient formellement interdites dans l’édition 2015 du standard, la version 2019 présente une ouverture. Si moins de 0,5 lb de particules de taille inférieure à 500 microns sont accumulées, et que le tiroir est vidé chaque jour, ces équipements sont permis. Autrement dit, de légers travaux de finition peuvent être faits sur une table aspirante autonome. (NFPA 484: 11.2.4.4.4.3)
  • Autre bonne nouvelle, la norme NFPA 484 fait preuve d’une certaine flexibilité quant aux mesures d’efficacité énergétique en présence de métaux combustibles. La recirculation de l’air d’évacuation provenant d’un dépoussiéreur à sec est désormais acceptée, à condition qu’une dizaine de conditions soient remplies. On parle notamment d’installer un dispositif signalant tout dysfonctionnement compromettant la qualité de l’air et de vérifier que le flux d’évacuation soit sain, c’est-à-dire qu’il comporte entre 19,5 et 23,5 % d’oxygène par volume. (NFPA 484: 11.2.4.4.13.1)

L’ultime protection : la prévention

Comme nous l’avons mentionné en introduction, l’une des nouveautés majeures est l’insistance de la norme NFPA 484 sur la collaboration avec des spécialistes du dépoussiérage. Un chapitre entier est dédié à cet aspect : le chapitre 7, portant sur l’analyse de la dangerosité.

Selon l’association, les industries utilisant des métaux combustibles devraient faire appel à une personne qualifiée pour évaluer les risques d’incendie, de déflagration et d’explosion. En plus des recommandations comprises dans le chapitre 11 quant au design et à l’installation de dépoussiéreurs, la NFPA 484 propose qu’un conseiller externe inspecte les lieux et documente son analyse tous les 5 ans.

Selon nous, il était grand temps que les experts fassent leur apparition dans les standards! AIREX conduit automatiquement ce type d’évaluation dans ses projets. La dangerosité des poussières n’est par contre qu’un volet de notre inspection intégrée. Nous considérons aussi tous les autres risques pour sélectionner des solutions efficaces sur le plan énergétique et économique.

Le regard tourné vers l’avenir

Si les normes peinent parfois à suivre l’évolution des pratiques manufacturières et des technologies, ce n’est plus le cas du standard NFPA 484! En ajoutant les chapitres 12 et 13, le NFPA propose un premier cadre régulant les nanométaux et l’impression 3D utilisant des métaux combustibles.

Après une lecture approfondie, nous avons l’impression que le chapitre 12 a principalement été introduit à la norme NFPA 484 pour signaler que les nanométaux pourraient éventuellement être introduits dans l’industrie et qu’il est nécessaire de réfléchir à la sécurité des travailleurs dès aujourd’hui. Toutefois, puisque la présence des nanométaux demeure peu répandue, le standard ne délimite pas de recommandations précises.

Pour le chapitre 13, c’est une autre histoire. L’impression 3D a pris d’assaut le marché depuis plusieurs années et se présente de plus en plus comme une solution d’avenir (un pont en acier a d’ailleurs été imprimé l’an passé!). La fabrication additive comporte toutefois des risques majeurs lorsque des métaux combustibles entrent en jeu.

En plus de la gestion des poussières générées par l’impression, des mesures doivent être prises pour le contrôle en amont, lors de la manipulation de la matière première sous forme de poudre. Si plusieurs métaux sont utilisés dans les mêmes imprimantes, le standard suggère qu’un nettoyage complet soit réalisé afin d’éviter la contamination croisée pouvant mener à des explosions. Aucun contact entre les différents métaux ne doit survenir dans l’imprimante ou dans le dépoussiéreur.

Les dépoussiéreurs humides : toujours plus sécuritaires

Comme vous aurez pu le comprendre, la version actuelle du standard NFPA 484 comporte plusieurs ouvertures quant aux systèmes de dépoussiérages à sec. Une recommandation demeure toutefois identique : dès qu’il y a présence de poussières métalliques fortement explosives, comme l’aluminium, le magnésium, le titane, le tantale, le niobium et le zirconium, un dépoussiéreur à voie humide semblable au Wetrex est fortement suggéré.

Les quelques points abordés dans cet article ne représentent qu’une infime partie des changements apportés par cette réédition. Si vous souhaitez prendre les devants et vérifier que vos systèmes correspondent aux plus hauts standards de sécurité, nos experts sont toujours disponibles pour vous aider!

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